Le Revenu social universel garanti

Revenu social universel garanti (ou RSUG), c’est sous ce nom que le Front commun des personnes assistées sociales du Québec et le Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec réfléchissent à l’idée du revenu de base. Les groupes membres du Front commun ont entamé cette réflexion aussi loin que 1996. Ils ont la volonté de porter le débat sur la place publique prochainement. Ils ont commencé à donner des formations sur le sujet. Récemment, lors du colloque Ensemble, Autrement!, tenu par le Collectif pour un Québec sans pauvreté,  ils ont donné un atelier sur le RSUG vu du point de vue des droits humains. Il y a une vingtaine de droits reconnus mondialement. Ce sont ceux qu’ont établis la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le Pacte international relatif aux droits civiles et politiques. Cela va du droit à la vie à celui d’un niveau de vie suffisant, en passant par le droit à la santé et le droit d’expression ainsi que plusieurs autres. Au Québec, le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité social reconnaît neuf besoins fondamentaux : alimentation, logement, entretien ménager, soins personnels, communications, habillement, ameublement, transport et loisirs. À l’évidence, selon les données qui ont été présentées lors de l’atelier, et qui sont bien connues, ni l’aide sociale, ni les bourses et prêts pour les études, ni les prestations de chômage, ni la pension de vieillesse, ni même un emploi à temps plein au salaire minimum ne permettent de combler tous ces besoins dans la plupart des cas. Pour le Front commun et pour le Groupe de recherche, le Revenu social universel garanti est de l’ordre d’un nouveau droit humain. Ce serait un revenu qui répond aux mêmes critères que les autres concepts d’un tel revenu, quel que soit leur nom : il serait universel, individuel, inconditionnel, inaliénable et cumulable à tout autre revenu. Il serait particulièrement efficace pour sortir les démunis du piège de la pauvreté en leur permettant de gagner d’autres revenus sans pénalité et, comme ils auraient le même traitement que tous les autres membres de la société, ils ne subiraient plus les préjugés associés au “bien-être social”, ils seraient traités dignement, comme des citoyens à part entière. (Voir ce Vox pop sur le RSUG.)

La richesse et la liberté

Avez-vous, comme moi, le sentiment que tout n’est pas bien dans la société; que les promesses de développement, de justice sociale et d’opportunité économiques n’ont pas été réalisées? En 2015, nous avons encore tellement de pauvreté, de pollution… De nids de poule! Nos politiciens nous proposent des réformes mineures et majeures, des investissements et de l’austérité… Avec des changements chaque année nous avons l’impression de tourner en rond; et même si nous donnons le bénéfice du doute à nos leaders, leurs réformes se confrontent à une société en pleine mutation : automatisation de l’industrie, concurrence internationale, population vieillissante, etc. Je crois qu’il faut avoir le courage de faire de grands changements, il faut avoir le courage d’oser la liberté. La liberté, on en parle peu. Mais si vous pensez que nous habitons dans une société libre, je vous propose d’essayer de vivre sans argent. Essayez-le et dites-moi si vous êtes libres. Nous savons que la liberté mène à la richesse. Le changement de l’aristocratie à la démocratie, le droit de vote pour les femmes ou notre propre révolution tranquille. Chaque fois qu’on libère une partie de la société, la société s’enrichit. Il est maintenant temps de faire le prochain grand pas. Depuis plus de cent ans, des penseurs proposent un revenu de base pour chaque citoyen, aussi appelé allocation universelle ou dividende citoyen. Cette idée est remarquablement simple, mais terriblement puissante. Ce n’est pas compliqué. Un montant est transféré à chaque membre de la société – universellement et inconditionnellement. Tout le monde reçoit ce versement, qu’on soit riche ou démuni. Ça ne remplace pas le travail, mais ça le complète. Un revenu de base est un investissement dans la société, car si nous voulons libérer l’énergie de nos créateurs et de nos créatrices, de nos entrepreneurs et de nos entrepreneuses, de chacun et chacune d’entre nous, alors il faut nous donner les moyens de nous relever et de nous maintenir debout. Il faut remplacer notre filet de sécurité par une fondation solide et profonde permettant à chacun de bâtir son futur sans jamais craindre l’insécurité. Ce versement permet à vous et à moi d’entreprendre un projet, d’aider nos familles ou d’investir dans notre éducation. Une société avec un revenu de base pour chacun sera finalement une société libre avec une égalité des chances pour tout le monde. Comme l’investisseur Warren Buffet a dit en parlant de l’héritage qu’il lèguera à ses enfants : il faut donner à tous suffisamment pour faire ce qu’ils veulent, mais pas assez pour ne rien faire. Un revenu de base nous permettra de partager la richesse collective de notre société et de libérer le potentiel de millions de Québécois et de Québécoises.