Souhaits et propositions

Le gouvernement du Québec consulte la population sur le 4e Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Revenu de base Québec y participe avec un court mémoire qui l’incite à étendre de Programme de revenu de base en s’appuyant sur l’expertise québécoise.

Disponible en lecture
Cliquez sur sa page titre

Page titre

Le Programme de revenu de base

C’est bien, mais il faut l’élargir.

Ce sont les membres de l’Assemblée nationale du Québec qui peuvent étendre ce programme à une plus grande part de la population; écrivez maintenant à votre député-e ici-même:

Une petite vidéo du RASST (le Rassemblement des personnes assistées sociales du Témiscouata) nous aide à comprendre quelle avancée extraordinaire ça pourrait être, s’il était élargi à toutes les personnes assistées sociales, ou, mieux, à tout le monde, au Québec. Visionnez-la ici.

Aussi, Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, dans une entrevue à Radio-Canada, décrit explicitement les caractéristiques du Programme de revenu de base qui en font déjà une grande avancée: c’est un revenu individuel, cumulable et qui suit l’inflation. Écoutez-la ici.

Lettre ouverte

Sur la campagne électorale
et pour la prochaine législature

Faire l’autruche ou comment parler d’inflation sans parler de pauvreté

Au Québec, près d’un million de personnes tentent de survivre avec moins que ce qu’il faut pour couvrir leurs besoins essentiels. Une situation qui ne s’améliore guère avec l’inflation et l’augmentation du coût de la vie.

Depuis le début de la campagne électorale, des intervenantes et des intervenants d’organismes communautaires travaillent d’arrache-pied, souvent dans l’ombre, pour tenter l’impossible : faire de la lutte à la pauvreté un enjeu central en temps d’élections. Malheureusement, les personnes en situation de pauvreté sont encore une fois écartées des débats politiques. 

Sur le terrain, la situation se dégrade. Au Témiscouata, on observe l’itinérance là où il n’y en avait jamais eu. À Drummondville, la crise du logement frappe de plein fouet et des centaines de ménages se retrouvent sans logis. Partout au Québec, les demandes explosent dans les banques alimentaires et celles-ci peinent à suivre le rythme.

Devant cette situation, nous aurions aimé entendre les partis se prononcer sur leurs solutions respectives. Mais force est de constater que la pauvreté n’est pas un enjeu prioritaire. Pourtant, parler d’inflation sans parler de pauvreté, c’est faire l’autruche. C’est nier que les premières personnes touchées par l’augmentation du coût de la vie sont les personnes les plus pauvres de notre société.

Depuis quelques années, nous proposons un premier pas simple vers une réelle lutte à la pauvreté : l’élargissement du Programme de revenu de base (PRB) aux personnes qui n’ont pas les moyens de couvrir leurs besoins essentiels.

En 2023, un programme de revenu de base s’ajoutera à l’aide sociale et permettra de mieux couvrir les besoins essentiels. Malheureusement, seule une minorité des Québécoises et Québécois en situation de pauvreté y aura accès.

Les avantages de l’instauration d’un réel revenu de base sont pourtant nombreux. Au-delà de l’élimination de la pauvreté, on retrouve aussi la valorisation de l’entreprenariat, des activités non marchandes et de l’émancipation des femmes et des jeunes. C’est sans parler d’une meilleure répartition du bien commun et du nécessaire virage vers la décroissance, pour faire face à la crise climatique.

Ce que nous proposons est un premier pas vers l’avenir avec un réel revenu de base. Permettre à toutes et à tous de sortir de la pauvreté est un minimum ! Quel parti réglera enfin cette injustice? Lors du vote le 3 octobre prochain, pensons aux personnes assistées sociales et à la lutte contre la pauvreté.

Audrey Hébert 
Porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec

Luc Gosselin 
Porte-parole de Revenu de base Québec

Floyd Marinescu
Fondateur de UBI Works

Artistes et revenu de base

À l’occasion de la campagne électorale de 2022, au Québec, le RASST (Regroupement assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata) a publié des capsules vidéo très intéressantes et en permanence d’actualité.

Axées sur le revenu de base et les artistes, elles présentent des témoignages d’artistes et de personnes proches du milieu artistique qui expliquent pourquoi et comment les artistes seraient parmi les bénéficiaires d’un revenu de base pour tous.

Cliquer sur l’image
pour les visionner

Plateformes 2018 et 2022

Positions des partis
sur le revenu de base
Souvenirs de 2018

et voir Prévisions pour 2022

En août 2018, alors que les élections étaient en cours au Québec, Revenu de Base Québec s’est penché sur les plateformes électorales des principaux partis pour connaître leur position concernant le revenu de base. Voici un bref tour d’horizon des plateformes ou des programmes électoraux des principaux partis en lice pour les élections 2018.

Avec la couverture médiatique des projets pilotes de revenu de base en Ontario et en Finlande, ainsi que l’adoption au Québec, le 15 mai 2018, de la loi 173 introduisant l’expression «revenu de base» pour une première fois dans un texte de loi au Québec, l’idée d’offrir l’assurance d’un revenu à chacun(e) était bien placée pour être un sujet important de la campagne électorale. Pourtant, cette idée a été absente des débats et des médias qui les couvrent.

Voyons quelle position les partis avaient adoptée, en 2018, par rapport à l’idée d’un revenu de base au Québec.

Qui l’a mise dans sa plateforme?
Qui l’a ignorée?
Qui l’a écartée?

Le revenu de base était dans leur plateforme

Parmi les partis qui avaient dans leur plateforme électorale l’idée d’un revenu de base, nous trouvons le Nouveau Parti Démocratique du Québec (NDP-Qc), le Parti Vert du Québec (PVQ) et Québec Solidaire (QS). Ces partis présentaient toutefois des formes différentes de revenu de base.

NPD-Qc : www.lenpdq.org

D’abord, le NPD-Qc nous parlait d’un revenu universel garanti ou d’un revenu de citoyenneté, bien qu’on ne semblait pas faire de distinction entre ceux-ci. Cette idée était présentée sous la rubrique Politiques sociales et lutte à la pauvreté de leur plateforme. Elle se posait comme un devoir de «repenser et [de] simplifier [les] politiques de solidarité sociale et de soutien au revenu». Ainsi, on disait qu’on voulait lutter contre la pauvreté, la stigmatisation et le piège à la pauvreté, mais aussi contre la précarité qui touche particulièrement les jeunes et les femmes. Ce parti prévoyait une stratégie d’implantation sur 10 ans avec une évaluation périodique des résultats en ce qui concerne la réduction de la pauvreté.

PVQ : www.pvq.qc.ca

Pour sa part, le PVQ nous présentait l’idée d’un revenu minimum garanti (RMG) dans sa plateforme, au chapitre sur l’Économie: Justice économique. Sortir l’ensemble du Québec de la pauvreté. On y faisait la proposition d’un RMG de 1200$ par mois pour l’ensemble des résidents, avec «une exemption de travail de $600 par mois afin de permettre aux personnes de travailler à temps partiel sans compromettre leur accès au programme». Il était aussi précisé qu’«à terme» le programme d’aide sociale serait remplacé et que les personnes ayant une maladie ou un handicap physique ou mental recevraient un montant supérieur à celui prévu.

QS : www.quebecsolidaire.net

Enfin, QS nous proposait aussi l’idée d’un RMG dans sa plateforme, sous leur proposition phare #5 – Pour éliminer la pauvreté et répartir la richesse. Il nous proposait de lancer un projet pilote dans plusieurs villes ayant un taux important de ménages sous le seuil de faible revenu. Ce RMG inconditionnel était censé remplacer, aussi « à terme », le programme d’aide sociale en «couvrant les besoins de base». On annonçait aussi qu’on augmenterait les prestations d’aide sociale durant l’expérimentation environ à 1000$ par mois et à 1500$ pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi (La Presse Canadienne, 12 septembre 2018).

Le revenu de base n’était pas dans leur plateforme

Parmi les principaux partis qui n’avaient pas le revenu de base dans leur plateforme, on peut trouver : le Parti Libéral du Québec (PLQ), le Parti Québécois (PQ) et la Coalition Avenir Québec (CAQ). Qu’en était-il néanmoins de leur position face à la loi 173 – Loi visant à instaurer un revenu de base pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi?

PLQ : www.plq.org

Le plus étonnant dans cette liste, c’était que le PLQ ne l’avait pas mentionné dans son programme, alors qu’il avait tenu un Forum des idées sur ce thème l’année précédente et qu’il était l’instigateur de la loi 173, loi qui introduit pour la première fois l’expression « revenu de base » dans un texte de loi québécois qui vise strictement les personnes considérées «inaptes» à l’emploi.

PQ : www.pq.org

Bien qu’il ait critiqué le délai de 66 mois avant d’accéder au Programme de revenu de base, créant ainsi une « troisième catégorie de pauvres » (PLANTE, 2018), le PQ, ne mentionnait aucunes formes de revenu de base dans sa plateforme. On y proposait toutefois de diminuer l’impact sur l’aide sociale des actifs, de la situation maritale et des pensions alimentaires versées aux enfants (Chp. 5, §9, 5e) et f)).

CAQ : www.coalitionavenirquebec.org

Quant à la CAQ, son attaché de presse affirmait que le Parti se positionnerait dans son programme électoral (BÉLAIR-CIRINO, 2018). Pourtant, la plateforme de la CAQ n’indiquait rien en ce qui a trait au revenu de base, quel qu’il soit – celui du PLQ ou, plus généralement, celui qui vise à garantir à tout le monde un revenu. La CAQ parlait seulement d’offrir un «meilleur soutien pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi par le biais des organismes communautaires concernés» (cf. CAQ, «Solidarité», Nos Idées). Autrement, ce Parti proposait aussi que les pensions alimentaires pour enfants n’affectent plus les montants accordés à l’aide sociale (cf. CAQ, Actualités, 8 mai 2018).

Qu’en sera-t-il en 2022?

Avant la campagne, nous allons chercher à savoir quelles sont les intentions des partis concernant le revenu de base. Nous sommes particulièrement curieux de savoir quelle position ils ont sur l’élargissement du Programme de revenu de base que propose le Front commun des personnes assistées sociales du Québec. Prenez connaissance de la déclaration du Front à cet effet, une déclaration que plus de 140 organismes ont signé. Nous allons inviter tous les partis à la signer. Lisez-la ici.

http://fcpasq.qc.ca/declaration/