L’expérimentation de revenu de base en Ontario a été arrêtée en plein élan par le gouvernement Ford, après seulement un an sur les trois prévus, on le sait. Ce qu’on sait moins, c’est que le projet était accompagné d’une évaluation sérieuse de ses résultats, qui a été abandonnée aussi, bien sûr. Voici une étude qui a voulu y pallier.
Extrait:
«En plus d’interrompre prématurément les paiements aux bénéficiaires en mars 2019, le gouvernement a également annoncé qu’il mettrait fin aux activités d’évaluation à partir de juillet 2018. En conséquence, les précieuses connaissances et expériences des bénéficiaires du revenu de base risquent d’être abandonnées et perdues. Le présent rapport vise à combler partiellement cette lacune en donnant un aperçu des effets du revenu de base sur la vie des bénéficiaires dans les comtés de Hamilton, Brantford et Brant.»
Interrogé sur ce rapport, Todd Smith, le ministre de l’enfance, des services communautaires et sociaux, a répondu au nom de Ford par l’argument habituel pour esquiver le sujet, le retour au travail d’abord et avant tout:
“Un projet de recherche qui n’a porté que sur 4 000 personnes n’est pas une solution adéquate pour résoudre le problème dans une province où nous avons beaucoup trop de personnes vivant de l’aide sociale … Ce que nous faisons, c’est en fait prendre des mesures pour que les gens puissent retourner au travail”. Voir: Huffington Post.
Or, justement, l’un des effets bénéfiques prouvés de l’expérimentation est que les trois quarts de ceux qui travaillaient ont continué à le faire et un quart des travailleurs à bas salaire ont accédé à des emplois mieux rémunérés. De toute évidence, le ministre a rejeté une étude qu’il n’a pas lue.
Plusieurs autres effets bénéfiques ont été notés.
Pour en savoir plus: écouter cette entrevue à CBC avec l’un des auteurs de l’étude, le professeur Wayne Lewchuk de l’université McMaster.