La Semaine du revenu de base

Du 14 au 20 septembre 2020, en virtuel et en personnes, un nombre jamais vu d’activités sur le revenu de base se tiendront au Québec pendant la 13e Semaine internationale du revenu de base.

Activités sur le revenu de base
confirmées ou prévues
au 17 septembre

Lundi 14 septembre: 5 à 7 virtuel

17h00 – 17h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/88479654656


17h30 – 18h30
En direct sur Facebook avec:
– François Blais (professeur à l’Université Laval, ex-ministre du Gouvernement du Québec)
– Guy Caron (économiste, ex-député du Gouvernement du Canada)
– Ysabel Provencher (professeure titulaire, École de travail social et de criminologie à l’Université Laval)


18h40-19h
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/81978905383

Mardi 15 septembre: 5 à 7 virtuel

17h00 – 17h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/85023922022

17h30 – 18h30
En direct sur Facebook avec:
– Martin Zibeau: rencontre sur l’ARBRE (Alliance Revenu de Base Régions Est), mercredi 16, et rencontres de l’ARBRE, samedi 19
– Luc Gosselin: rencontre sur le milieu culturel et le revenu de base, jeudi 17 et forum ouvert, clôture de la Semaine internationale, dimanche 20
– Claudia Leduc: rassemblement à Montréal au Parc Lafontaine, samedi 19
– Peter Knight: rencontre internationale de militants du revenu de base, samedi 19

18h40 – 19h00
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/81627458485

Mercredi 16 septembre: 5 à 7 virtuel

17h-17h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/83136682999

17h30-18h30
En direct sur Facebook avec des membres de l’ARBRE (Alliance Revenu de Base Régions Est):
– Fanny Pilon, coordonnatrice d’un organisme communautaire, Témiscouata
– Yv Bonnier Viger, directeur, Direction régionale de santé publique, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
– Martin Zibeau, récipiendaire d’un revenu de base pour l’année 2020, Gaspésie

18h40-19h
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/89326051784

Jeudi 17 septembre: 5 à 7 virtuel

17h-17h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/87397243442

17h30-18h30
En direct sur Facebook, voyez (et commentez si vous le voulez) un échange avec plusieurs personnes du milieu des arts autour de l’enjeu du revenu de base et de ce que cela signifie pour les artistes et travailleur.se.s culturel.le.s.
Y participeront:

– Louise Allaire, travailleuse autonome, arts de la scène
– Sophie Devirieux, conseillère dramaturgique
– Laurence D. Dubuc, chercheure arts & culture, École de relations industrielles, Université de Montréal
– Julien Valmary, directeur – soutien et initiatives stratégiques, Conseil des arts de Montréal
– Moridja Kitenge-Banza, Artiste en arts-visuels, présidence du CA du Raav
et d’autres à confirmer


18h40-19h
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/85123736400

Vendredi 18 septembre: 5 à 7 virtuel

17h-17h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/88294975658

17h30-18h30
En direct sur Facebook avec:
– Claudia Leduc, organisatrice du Rassemblement

– Jonathan Brun et Luc Gosselin, Revenu de base Québec, co-organisateurs

18h40 – 19h
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/85801459224

Samedi 19 septembre: en personne et virtuel

10h30 – 13h00
Rencontres en personne et en petits groupes de l’ARBRE (Alliance Revenu de Base Régions Est) dans six endroits de ces régions: Rivière-du -Loup, Dégelis, Rimouski, Carleton, Gaspé et Îles-de-la-Madeleine
13h30 – 15h
Plénière en rencontre virtuelle diffusée sur Facebook des six groupes de l’ARBRE

11h00 – 11h20
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/81650102956

11h30 – 12h30 brunch virtuel
En direct sur Facebook avec:
– des États-Unis: Peter Knight
(Coordinator Sufficiency4Sustainability Network)
– de Turquie: Ilhami Akkum
(vice-président, Association revenu de base, Turquie)
– de Suisse: Ralph Kundig (consultant RBI pour BIEN.CH)
– du Brésil: Lena Lavinas (professeure, Université fédérale de Rio de Janeiro)
– de France: Nicole Teke (Collectif pour un droit au revenu) et Denis Consigny (administrateur AIRE: Associés pour l’instauration d’un revenu d’existence)


12h40 – 13h
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/89209294160

Dimanche 20 septembre: brunch virtuel

11h00 – 13h00
Forum ouvert sur Zoom
https://us02web.zoom.us/j/87883084160
À NOTER: le forum ne sera pas public ni enregistré.

Sujets divers selon les intérêts des participants : par exemple, Semaine internationale, documentation sur le revenu de base, progrès de l’idée, etc.

Un revenu de base au Québec

Être récipiendaire d’un revenu de base dû au hasard, il en existe plusieurs en Allemagne, un bon nombre en France et quelques-uns aux États-Unis, et il y en a un au Québec.
C’est un Gaspésien, c’est Martin Zibeau.

Voyez ce qu’il dit de son expérience.

L’expérience concrète d’un prestataire

Loin de moi l’idée d’essayer de contre argumenter à la hauteur des économistes, professeures ou autres spécialistes académiques de la question économique, au sujet du revenu universel. Je n’ai pas l’expertise sur les théories qui y sont présentées.

Toutefois, là où je peux m’exprimer, c’est au niveau expérientiel en lien avec un revenu de base. Spécifiquement, ce à quoi pourrait ressembler une assurance-revenu de base inconditionnelle et aussi rapidement que possible, je l’espère, universelle.

C’est que depuis le 1er janvier 2020, chaque semaine je reçois un montant de base garanti et inconditionnel dans le cadre d’un projet pilote complémentaire à un autre projet qui voudrait instaurer une assurance-revenu de base inconditionnelle et universelle pour les personnes habitant la Gaspésie-Les-Îles et le Bas-Saint-Laurent. (Le projet de L’ARBRE – L’Alliance pour un Revenu de Base des Régions de L’Est

Et comme la grande majorité des personnes ayant bénéficié d’un revenu de base dans un des multiples projets pilotes avant moi(1), j’en arrive à la conclusion que ça marche!

Je ne sais pas si mes mots porteront les gens à penser que j’utilise le contexte actuel de crise pour tenter de créer un capital de sympathie envers l’idée d’un revenu de base. Mais je peux dire avec certitude que pour mes deux enfants et moi, n’eût été celui-ci, la crise que nous traversons ne l’aurait pas du tout été de manière aussi agréable (si je peux me permettre d’utiliser cette expression).

Le projet des régions de l’Est-du-Québec a ceci de particulier qu’il est une assurance-revenu de base inconditionnelle et universelle qui n’est pas versée directement à tout le monde, mais est accessible pour tout le monde sans exception en cas de besoin. Cette particularité est importante tant au niveau du coût de l’initiative que de l’idée. Elle s’inscrit dans la lignée des assurances du Québec et du Canada avec leur système d’assurance-santé universel, l’accès universel à l’éducation, l’allocation canadienne pour enfants et le programme de pension et de supplément de revenu garanti pour les personnes âgées. Le caractère universel et inconditionnel des mesures revêt une importance particulière pour lutter contre la discrimination, la stigmatisation et l’exclusion. Les multiples programmes en place actuellement pour lutter contre la pauvreté exigent des gens qu’ils démontrent leur misère. Cette exigence répétée sape le moral, force à l’isolement et à l’auto-exclusion.

Vivant sobrement, mais consciemment sous le seuil de pauvreté depuis plusieurs années, je n’ai pas un énorme coussin financier. Mais, règle générale, quand tout va bien (lorsqu’il n’y a pas de pandémie!) je tire mon épingle du jeu avec de petits contrats çà et là. Nous faisons l’éducation à domicile en partie et je dédie mon temps au développement économique alternatif de ma région et au travail de ma terre. Je ne suis pas riche, mais je me sens libre et heureux. Mes deux enfants et moi mangeons convenablement et je me sens utile dans ma communauté.

Chaque semaine je reçois 375$, soit environ 19 500$ pour l’année. Ce n’est pas énorme, mais ça nous permet de payer l’hypothèque, les assurances, nos déplacements, notre nourriture, etc. Nos besoins de base.

Ce chiffre pourrait (et devrait) être révisé puisqu’il ne correspond pas à un montant suffisant pour assurer un revenu viable à la plupart des gens. L’IRIS parle plutôt d’entre 24 et 32 000$ selon la région où l’on habite. Mais ai-je besoin de vous dire à quel point ma vie n’aurait pas été la même dans le présent contexte sans ce montant en tant que travailleur autonome?

Ma qualité de vie (financière, physique et émotionnelle) est grandement aidée par cette sécurité financière qui m’est offerte. Notez que je n’utilise pas niveau, mais qualité de vie.

Si tout cet argent m’a permis de me sentir en sécurité, il est important de noter que 100% de cet argent s’est aussi immédiatement retrouvé dans ma communauté chaque mois. On s’entend qu’à 375$ par semaine avec une hypothèque et tout le tra-la-la, même si on vit sobrement, je ne pile pas les billets pour aller à Punta Cana à la fin de l’année!

Le concept du revenu de base (bien qu’il n’y en ait pas qu’une seule version) reste à parfaire. Bien des questions importantes sur les conséquences de certains de ses aspects doivent faire l’objet de réflexion et d’ajustement. Mais il est indéniable (en tout cas bonne chance aux théoricien.nes qui voudraient me dire le contraire face à mon expérience) qu’une somme comme celle que je reçois présentement change complètement la donne. Mon moral, ma santé, mon niveau de motivation, mon sentiment de liberté, même s’ils ne sont pas complètement dépendants de ce montant d’argent, en sont clairement positivement impactés.

Beaucoup de gens voient le financement d’un revenu de base comme son talon d’Achille. Vu comme ça, ce serait probablement le talon d’Achille de bien des services publics tel que l’éducation ou la santé. Au lieu de voir le verre à moitié vide, pourrions-nous le voir à moitié plein? Regarder les multiples retombées positives d’un revenu de base. De multiples expériences d’une forme ou d’une autre de revenu de base ont eu lieu. Elles ont démontré une diminution de la criminalité, une augmentation de l’incitation au travail et à la poursuite des études, une diminution des taux d’hospitalisation, d’accidents, des problèmes de santé mentale et des maladies infantiles et une diminution de la malnutrition. Ces expériences ont montré que cette allocation constituait un tremplin pour l’inclusion sociale, le développement de l’entreprenariat, et la réduction de la discrimination(2).

Alors qu’on se demande comment un pays comme le Canada pourrait se permettre de garantir un revenu de base inconditionnel à tous ces habitants et habitantes, je me demande comment on fait pour assumer présentement tous les coûts reliés à la pauvreté? De combien d’argent, si ce n’est que de cela dont on veut parler, nous privons-nous collectivement en ne permettant pas à 100% de nos citoyens et citoyennes d’avoir assez de ressources financières leur permettant de libérer leur créativité sans avoir à s’inquiéter d’un manque de nourriture ou d’un endroit où se loger?

Il est important de s’inquiéter de la reconnaissance de la valeur du travail des gens, particulièrement celle des femmes. Mais ne devrions-nous pas également nous inquiéter de la liberté de tous et toutes à choisir comment ils et elles veulent simplement vivre?

Si collectivement nous n’avons pas l’impression d’avoir les moyens de financer le réel bien-être des individus (alors que nous semblons avoir amplement les moyens de laisser s’échapper bien des dollars dans tout un lot de paradis fiscaux et autres gamiques) peut-être est-il temps de prendre un peu de temps pour revoir nos priorités collectives.

(1) Otjivero et Omitara, Namibie, 2008-2009, Alaska Permanent Fund depuis 1982 toujours distribué, Le Mincome, Manitoba, Canada de 1974 à 1978, Sud de l’Ontario 2017, Finlande 2017, Mein grundeinkommen Allemagne 2014 à aujourd’hui, Stockton É.U. 2019, Great Smoky Mountain 1993, monrevenudebase en France…