Revenu de base et maladies graves

Billet d’un ami de Revenu de base Québec

Depuis la mi XX ième siècle, plusieurs sommités proposent le revenu de base dans l’objectif de diminuer le niveau de pauvreté sans jamais toutefois faire le lien avec les problèmes de santé des individus. J’ai été sensibilisé depuis plusieurs années avec mon travail par les soucis financiers vécus par des particuliers en lien avec un diagnostic de maladie grave. Les impacts sont en effet considérables à tout niveau. Actuellement au Québec, près d’une personne sur deux aura le cancer (1) ; une personne est hospitalisée à toutes les heures suite à un AVC (2). 70 000 crises cardiaques surviennent au Canada annuellement (3). Et les cas sont en croissance pour les années futures! Vous êtes peut-être atteint ou vous connaissez une personne de votre entourage avec une maladie grave? Voici deux cas véridiques rapportés.

Un couple de l’Abitibi près de La Sarre, il y a quelques années.

Monsieur reçoit un diagnostic de cancer avancé. Constatant l’absence de traitements appropriés au centre hospitalier de Rouyn Noranda, il doit être transféré à un établissement hospitalier de Montréal. Madame n’a pas d’emploi et monsieur n’a pas d’assurance invalidité au travail. Le couple tente d’obtenir un prêt auprès des institutions financières pour payer les dépenses de transport et d’hébergement dans la métropole. Refusé. Une décision douloureuse et inhumaine  de la part du couple : la vente de la maison! Non seulement monsieur a vécu les angoisses reliées à la maladie, les traitements, l’inconnu dans la grande ville, etc. mais il n’avait plus de logis dans sa région d’origine! Effarent.

Hôpital Maisonneuve Rosemont, il y a quelques années.

Une humoriste québécoise bien connue raconte dans un article du Journal de Montréal que recevant son traitement dans la salle de chimiothérapie, une jeune patiente près d’elle lui a fait état de son vécu. Elle n’avait aucun revenu! Entre ses traitements, elle devait aller chanter dans le métro pour assumer ses besoins!   Des cas semblables, il y en a des milliers! Les programmes de soutien financier offerts par les différents paliers gouvernementaux ne correspondent pas aux besoins des gens atteints de maladies graves. L’assurance emploi au fédéral n’assure que 15 semaines de prestations maladie. Le Québec offre l’aide social par la suite. La société canadienne du cancer n’offre du soutien que pour le transport et accessoires. Il ne semble pas que ces programmes soient ajustés en conséquence prochainement. Il est inconcevable que des milliers de patients non seulement se battent contre la maladie mais doivent également lutter pour la survie financière au même moment!  Plus de 60% des patients  prolongent leur vie au-delà de 5 ans après le diagnostic. Je n’ose même pas imaginer avec quelle situation financière ces familles doivent composer! Il est impératif, en tant que société québécoise, d’implanter un service de soutien financier aux personnes ainsi affligées. Il serait à propos d’évaluer l’intégration du Revenu de base avec un revenu constant exempt d’impôt en lien avec les programmes existants afin d’assurer une paix d’esprit à ces citoyens. Qui en sera responsable? Dans l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour tous!

Jocelyn Drolet drojocelyn@gmail.com

Références: 1:http://www.cancer.ca/fr-ca/cancer-information/cancer-101/canadian-cancer-statistics-publication/?region=qc 2: grpa.ca/avc-statistiques-et-chiffres/ 3: fcvvs.ca/information-sur-les-maladies-du-coeurs/