Peu de politiciens s’affichent publiquement pour le revenu de base, surtout dans le contexte à grande visibilité d’une campagne à la chefferie de son parti. Guy Caron, le député du Nouveau Parti démocratique pour la circonscription de Rimouski-Neigette-Temiscouata-Les Basques et candidat à la chefferie, est l’un de ces rares hommes politiques.
Vous aimeriez en savoir plus? Si vous êtes à Montréal, le 19 septembre, venez le rencontrer.
Il nous présentera sa vision du revenu de base, comment il y est arrivé, pourquoi il en a fait l’un des éléments clés de son programme de candidat à la chefferie de son parti.
Organisée par Revenu de base Québec, avec la collaboration du Groupe de recherche et de formation sur la pauvreté au Québec, cette rencontre-dialogue se tient dans le cadre de la 10e Semaine internationale du revenu de base.
Horaire:
17h00, accueil
17h30, allocution de Guy Caron
18h00, échanges avec le député
19h00, échanges informelles
20h00, fin de la rencontre
(Note sur l’adresse: par métro, sortie Laurier du Métro Laurier.)
Réservation.
Une étude de la CADEUL
En 2006, à l’occasion l’une des résurgences de l’idée du revenu de base, la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) a publié une étude sur l’«allocation universelle», son autre nom le plus courant.
Le point de vue des étudiants est rarement entendu sur le sujet et le texte l’étude n’a pas pris une ride. Voyez l’une de ses conclusions sur les avantages que les étudiants en retireraient.
(L’allocation universelle) permettra d’améliorer l’accessibilité aux études postsecondaires du moment où elle permet à l’étudiant d’améliorer sa situation financière et de prévoir moins de dettes au moment de l’obtention de son diplôme. Pour le gouvernement, et à part le changement ou non de ses dépenses en éducation postsecondaire, il retire de cette mesure des gains dus principalement au niveau plus élevé de scolarité. Ainsi, il pourra percevoir plus de recettes fiscales futures du moment où les revenus futurs dépendent d’une façon positive du niveau de scolarité: ce sont des effets d’entraînement. De l’autre côté, ce niveau plus élevé de scolarisation permettra de diminuer les coûts engendrés par la multiplication de criminalité et de délinquance dans la société.
L’allocation universelle et l’éducation postsecondaire
Enjeux et perspectives
p. 28
On peut télécharger le texte entier à cette adresse.
Aujourd’hui ministre de l’Éducation, François Blais était autrefois professeur de philosophie politique à l’Université Laval. Il était alors un chercheur progressiste qui s’était démarqué par la proposition d’un revenu minimum garanti pour tous les citoyens. (Caron, 20 novembre 2015)
Pour compléter, ajoutons les toutes premières lignes du livre que François Blais, l’intellectuel, a consacré à ce sujet :
La réflexion sur l’avenir de l’État-providence ne progresse plus. Les propositions qui visent son démantèlement ou qui soutiennent des coupes draconiennes dans la sécurité sociale ont réussi à conditionner l’esprit d’une partie importante et influente de la population. Les intellectuels eux-mêmes, qui naguère se présentaient comme les gardiens de la social-démocratie, se laissent séduire et certains les défendent avec un enthousiasme qui frise l’aveuglement. (Blais, 2001)
L’auteur de l’article publié dans le Journal de Montréal vendredi dernier pose alors la question :
Comment peut-on expliquer qu’un individu jadis si convaincu et fier de ses idéaux (au point de se commettre publiquement par la publication d’un ouvrage) en soit venu à abdiquer aussi facilement ses principes devant le diktat imposé par le président du Conseil du trésor? (Caron, 20 novembre 2015)
Nous posons également la question en plus de celle-ci :
Monsieur Blais est-il de ces intellectuels qui « naguère se présentaient comme les gardiens de la social-démocratie », qui maintenant « se laissent séduire » par les propositions « qui visent le démantèlement » de l’État-providence « ou qui soutiennent des coupes draconiennes dans la sécurité sociale » et qui « les défendent avec un enthousiasme qui frise l’aveuglement »?
Avez-vous, comme moi, le sentiment que tout n’est pas bien dans la société; que les promesses de développement, de justice sociale et d’opportunité économiques n’ont pas été réalisées? En 2015, nous avons encore tellement de pauvreté, de pollution… De nids de poule!
Nos politiciens nous proposent des réformes mineures et majeures, des investissements et de l’austérité… Avec des changements chaque année nous avons l’impression de tourner en rond; et même si nous donnons le bénéfice du doute à nos leaders, leurs réformes se confrontent à une société en pleine mutation : automatisation de l’industrie, concurrence internationale, population vieillissante, etc.
Je crois qu’il faut avoir le courage de faire de grands changements, il faut avoir le courage d’oser la liberté. La liberté, on en parle peu. Mais si vous pensez que nous habitons dans une société libre, je vous propose d’essayer de vivre sans argent. Essayez-le et dites-moi si vous êtes libres.
Nous savons que la liberté mène à la richesse. Le changement de l’aristocratie à la démocratie, le droit de vote pour les femmes ou notre propre révolution tranquille. Chaque fois qu’on libère une partie de la société, la société s’enrichit. Il est maintenant temps de faire le prochain grand pas. Depuis plus de cent ans, des penseurs proposent un revenu de base pour chaque citoyen, aussi appelé allocation universelle ou dividende citoyen. Cette idée est remarquablement simple, mais terriblement puissante.
Ce n’est pas compliqué. Un montant est transféré à chaque membre de la société – universellement et inconditionnellement. Tout le monde reçoit ce versement, qu’on soit riche ou démuni. Ça ne remplace pas le travail, mais ça le complète. Un revenu de base est un investissement dans la société, car si nous voulons libérer l’énergie de nos créateurs et de nos créatrices, de nos entrepreneurs et de nos entrepreneuses, de chacun et chacune d’entre nous, alors il faut nous donner les moyens de nous relever et de nous maintenir debout. Il faut remplacer notre filet de sécurité par une fondation solide et profonde permettant à chacun de bâtir son futur sans jamais craindre l’insécurité.
Ce versement permet à vous et à moi d’entreprendre un projet, d’aider nos familles ou d’investir dans notre éducation. Une société avec un revenu de base pour chacun sera finalement une société libre avec une égalité des chances pour tout le monde.
Comme l’investisseur Warren Buffet a dit en parlant de l’héritage qu’il lèguera à ses enfants : il faut donner à tous suffisamment pour faire ce qu’ils veulent, mais pas assez pour ne rien faire. Un revenu de base nous permettra de partager la richesse collective de notre société et de libérer le potentiel de millions de Québécois et de Québécoises.