Évêques pro-revenu de base

Lettre publique très intéressante d’évêques anglicans et luthériens au Premier ministre Trudeau en faveur d’un revenu de base pour tous.

Elle se termine par rien moins que ceci:

Nous demandons instamment au gouvernement de mettre immédiatement en place un revenu de base garanti pour toutes les personnes qui vivent sur cette terre – pour nos citoyens, nos réfugiés, et même pour les visiteurs qui se trouvent ici pendant cette pandémie, incapables de travailler et de s’épanouir.

Voici comment se présentent les signataires:

Nous écrivons de partout dans notre pays – de la toundra du Haut-Arctique, des ports de la côte atlantique, du Canada francophone et anglophone, des zones urbaines aux zones rurales, des Prairies, des Rocheuses et des montagnes côtières à la côte du Pacifique ; nous écrivons en tant qu’autochtones et en tant que non-autochtones. Nous écrivons en tant qu’autochtones et non autochtones.

Nous écrivons en transcendant les traditions confessionnelles. En tant qu’évêques de l’Église évangélique luthérienne du Canada et de l’Église anglicane du Canada, nous écrivons, contraints par nos convictions religieuses communes et notre obligation morale de prendre soin de la condition humaine de tous.Bien que nous représentions une grande diversité, nous vous écrivons parce que nous sommes unis et moralement liés dans un message unique : Le Canada a besoin d’un revenu de base garanti pour tous. Nous en avons besoin aujourd’hui.»

Lire la lettre en entier (en anglais).

Acadie Nouvelle

Le quotidien Acadie Nouvelle a publié quelques articles sur le revenu de base, au cours de la dernière année. Ici, il nous offre son article le plus substantiel sur le sujet.

On y fait d’abord un bon court historique du sujet. Puis les choses étant bien posées, on y ajoute une entrevue d’un grand intérêt avec François Blais, professeur à l’Université Laval et ex-ministre des Affaires sociales du Québec, à qui l’on doit le Programme de revenu de base instauré en 2018 pour les personnes ayant des «contraintes sévères à l’emploi». Un tout petit pas en direction vers un revenu de base universel, mais un grand pas pour ceux qui en bénéficieront. (Le futur est important ici: l’implantation de ce programme s’étire sur plusieurs années; ce que n’ont pas manqué de déplorer ces mêmes personnes.)

Extraits de l’entrevue:

À lire en entier!

Guy Standing

Le Forum Économique Mondial, surtout connu pour sa rencontre annuelle à Davos, publie un article de Guy Standing sur son site. La chose mérite d’être soulignée: c’est une autre des indications que le revenu de base est bel et bien sur la place publique.

Le Forum est une organisation internationale qui promeut la coopération entre les secteurs public et privé. Si sa grand-messe de Davos réunit les puissants de ce monde, on ne peut pas dire qu’il émane de leurs discussions les idées les plus progressistes qui soient…

Voici quelques extraits de l’article:

L’ayant préconisé et testé pendant plus de trois décennies, j’ai toujours considéré le revenu de base comme principalement justifié pour des raisons éthiques, pour une bonne société, bien que l’économie puisse s’en passer. Aujourd’hui, en ces temps de pandémie, l’économie ne survivra pas sans.

Le revenu de base ne doit pas être proportionnel aux ressources. Les programmes ciblés destinés aux pauvres sont à première vue attractifs pour ceux qui connaissent peu la politique sociale. Mais selon un adage attribué à Richard Titmuss, la protection pour les pauvres est une pauvre protection. Le ciblage nécessite un contrôle des ressources, ce qui plonge les personnes pauvres qui tentent d’augmenter leurs revenus dans un piège à pauvreté, et leur font perdre leurs avantages : dans la plupart des cas, elles empirent leur situation si elles acceptent un emploi à bas salaire. Procéder de cette façon est une preuve d’ignorance économique.

En somme, un revenu de base pourrait répondre à la demande de biens et services de base dont l’économie aura besoin et donner aux gens et à leur communauté la résilience qui leur est nécessaire. Et le plus beau reste à venir. Il sera plus facile et plus gratifiant d’utiliser davantage notre temps pour prendre soin des autres, de ceux que nous aimons et des communautés que nous devrions souhaiter reconstruire.

Nous pourrions même constater que réduire les inégalités et l’insécurité nous aidera également à faire face à la menace existentielle du réchauffement climatique et de la dégradation écologique. Telle est la promesse, si nous en avons le courage.


À lire en entier!

Es-tu un NEEF québécois?

Un NEEF québécois, c’est un jeune ni en études, ni en emploi, ni en formation, au Québec.

Si c’est ta situation, Quentin aimerait te parler, connaître ton parcours de vie, tes aspirations.

* * *

Je suis actuellement en doctorat de sociologie à l’Université de Montréal et je prépare une thèse portant sur les parcours de vie des NEEF.
Tu veux y participer?
Écris-moi.

Quentin Guatieri

quentin.guatieri@umontreal.ca


Il s’agit d’inverser le regard et de donner la parole à des personnes que l’on voit et entend moins dans l’espace public. Que vous soyez à la recherche d’un emploi ou que vous viviez cette situation de manière volontaire, les seuls critères pour participer sont de n’être ni en emploi et ni aux études depuis au moins 2 mois et d’avoir moins de 35 ans.

Il s’agirait pour moi de conduire des entretiens allant de 40 minutes à 1 heure (étant donné la situation due au Covid-19, cela peut être à distance par téléphone, Skype ou autre). Il n’y a pas de risques associés à la participation de cette étude car je garantis la confidentialité de nos échanges et votre nom sera anonymisé.

* * *

Philippe Van Parijs

Citations d’une récente entrevue de Philippe Van Parijs dans «korii.» (la verticale de Slate.fr).

Un revenu de base est un socle qu’il s’agit de glisser sous l’ensemble de la distribution des revenus. Même à long terme, il ne doit pas remplacer intégralement les allocations d’assurance sociale, par exemple les pensions de retraite et les indemnités de chômage involontaire, financées par les cotisations sociales.

Et même à long terme, il n’excluera pas non plus des compléments conditionnels d’assistance sociale, par exemple sous la forme d’aide aux personnes handicapées ou d’allocations loyer pour des personnes vivant seules.

Ce sont des idées centrales de Van Parijs , à la fois précises et nuancées.

Toute l’entrevue est à lire!