Pourquoi redéfinir le travail

Quelle différence y a-t-il entre la gardienne d’enfant et la mère-au-foyer; entre la personne rémunérée qui prend soin de parents vieillissants et la personne qui prend elle-même soin de ses parents vieillissants; entre le jardinier qui s’occupe du terrain d’une autre personne et la personne qui cultive elle-même son jardin; entre la personne qui collecte, observe, enregistre et catalogue le chant des oiseaux et l’ornithologue qui fait de même; entre la personne qui produit du contenu divertissant pour ceux et celles qui la suivent sur les réseaux sociaux, si elle est chanceuse, en faisant un peu d’argent avec du placement de produits et la personne qui produit de la publicité pour vendre des petits gadgets techno?

À cette question, la co-directrice du Lake Erie Institute, Nurete Brenner, écrit que la réponse, trop simpliste, est évidement : l’argent, parce que nous vivons dans un système économique que nous avons créé de manière à ce que toute activité reconnue comme du « travail » se limite strictement à ce qui génère du profit pour une entreprise. Les autres activités, à savoir celles qui ne sont pas rémunérées, ne sont pas du travail. Elles sont considérées comme de purs loisirs, bien qu’elles puissent être en toutes choses identiques au « travail ». Comment notre relation avec le « travail » est-elle devenue aussi tordue, s’interroge-t-elle? Que se passerait-il si nous changions cette relation avec le travail? Quels seraient les impacts d’un tel changement sur les autres aspects de la société?

Dans la modernité, le fait que tout « travail » serait bon en lui-même s’est érigé en principe moral bien ancré, ce qui en rebute plusieurs à l’idée d’offrir un revenu de base. Ils craignent que le revenu de base encourage les paresseux à passer leur journée bien assis sur leur sofa à écouter la télé. Rien n’est certain, mais Nurete Brenner suggère qu’il y aurait pourtant beaucoup à gagner, notamment en termes d’environnement et de santé publique. L’idée de verser un revenu de base universel a le potentiel de changer notre définition du travail, accordant à toutes et à tous une certaine valeur de facto, sans avoir besoin de montrer quelconque mérite, restaurant ainsi la dignité des personnes dont les activités ne sont pas rémunérées, comme les mères, les proches-aidant.e.s, les artistes, les passionné.e.s de la nature, etc.

Ceci est un résumé du texte intégral de Nurete Brenner, « Why Work Doesn’t Work », publié sur sa page Linkedin, le 2 mai 2019. URL : https://www.linkedin.com/pulse/why-work-doesnt-nurete-brenner/ (page consultée le 2 mai 2019).

8 expérimentations du revenu de base en France

Plusieurs médias en parlent En voici quelques uns

VIDÉO – Revenu de base : 8 départements prêts à l’expérimenter

RTL.fr

Après une étude financée à hauteur de 100.000 euros de la part de 8 départements, un revenu de base pourrait être expérimenté à l’horizon 2019. > … Cette phase de test autour du revenu de base permettrait d’ajuster le montant de l’aide allouée, qui devrait s’élever à 750 euros par mois et par …

Un revenu de base en test dans huit départements – Actu Orange

Comment huit départements avancent vers l’instauration d’un revenu de base

Gazette des communes Alors que les départements se plaignent, la Seine-Saint-Denis en tête, de ne pouvoir financer le RSA, comment veulent-ils lancer l’expérimentation sur le revenu de base ? La réponse à cette question ne devrait être connue que dans quelques mois. Pour l’heure, les départements vont – seulement …

 Dordogne : Germinal Peiro veut expérimenter le revenu de base

Sud Ouest … tribune publiée dans “Le Journal du Dimanche”, les huit présidents socialistes des Conseils départementaux de l’Aude, de l’Ariège, du Gers, de la Gironde, de Meurthe-et-Moselle, de Haute-Garonne, d’Ille-et-Vilaine et de Seine-Saint-Denis se proposaient de tester le revenu de base sur leur territoire.

La Dordogne 9e département à tester le revenu de base ?

Franceinfo

Revenu de base : test en vue– Sud Ouest

Le département de la Dordogne candidat pour expérimenter le revenu de base– France Bleu

 Le revenu de base bientôt en Meurthe-et-Moselle ?

Franceinfo Huits présidents (PS) de départements ambitionnent de mettre en place un “revenu de base“. … avec le projet de “revenu universel” proposé par Benoît Hamon, est que le revenu de base ne serait pas perçu par l’ensemble de la population, mais seulement par les bénéficiaires en situation de précarité.

JT breton. Le revenu de base testé en Ille-et-Vilaine

Le Télégramme Au programme de votre JT breton, ce mardi 28 novembre, le revenu de base vanté par Benoît Hamon testé en Ille-et-Vilaine, des aides aux devoirs au Guilvinec (29), le concours lié au nautisme lancé par la CCI du Morbihan et des aides à la rénovation des habitations du centre-ville, à Quimper.

Le Département de Haute-Garonne veut tester le revenu de base

La Tribune Toulouse Georges Méric veut expérimenter le revenu de base en Haute-Garonne. (Crédits : DR) Dans une tribune du Journal du Dimanche parût le 26 novembre, le président du Département de Haute-Garonne, Georges Méric, et sept homologues annoncent vouloir expérimenter le revenu de base sur leur …

Le revenu universel expérimenté à Toulouse

Toulouse Infos Le revenu universel sera peut être testé à Toulouse et dans 4 départements d’Occitanie. Les présidents de la Haute-Garonne, de l’Ariége, du Gers et de l’Aude signent une tribune dans le journal du dimanche. Dans cette tribune, ils affirment qu’ils veulent expérimenter le revenu universel ou revenu de …

Revenu de base : 8 départements prêts à l’expérimenter

Portail Free Après une étude financée à hauteur de 100.000 euros de la part de 8 départements, un revenu de base pourrait être expérimenté à l’horizon 2019.

Un revenu de base au Québec: qu’en pense l’Assemblée Nationale ?

L’objectif de Revenu de base Québec est de faire connaître le concept du revenu de base au plus grand nombre de citoyens mais aussi d’en informer le plus possible nos décisionnaires politiques. Certains députés et ministres au Québec tel que Harold Lebel ont marqué leur intérêt mais la plupart n’ont pas encore signalé de position claire. Afin d’être proactif dans cette démarche, nous avons envoyé un courriel aux 125 députés qui constituent l’Assemblée Nationale: ———- Cher membre de l’Assemblée Nationale, Suite à la parution du rapport du gouvernement sur le revenu minimum garanti aux conclusions pour le moins confuses, la société et les médias québécois se sont emparés du débat. Les opinions du public sont parfois tranchées et passionnées, ce qui démontre l’intérêt du Québec pour le sujet. Pourtant, la classe politique québécoise est restée majoritairement silencieuse. Revenu de base Québec est un mouvement qui vise à faire connaître le revenu de base au Québec afin d’accélérer sa mise en oeuvre. Dans le cadre de cette mission, nous souhaitons connaître l’avis et la position de chaque membre de l’Assemblée Nationale. Et vous, le revenu de base, qu’en pensez-vous? Pouvez-vous répondre aux deux questions suivantes: 1) Êtes-vous pour ou contre le principe d’un revenu de base au Québec? 2) Êtes-vous pour ou contre un projet-pilote de revenu de base au Québec tel que celui en cours en Ontario? Nous comprenons qu’il peut être difficile d’avoir une position pour ou contre sur le sujet et serions ravi de publier votre opinion, même si ce ne sont que quelques lignes, sur notre blog et de la partager au sein de notre communauté qui compte déjà plusieurs milliers de personnes. Inconditionnellement vôtre, L’équipe de Revenu de base Québec ———- N’hésitez pas à nous faire parvenir les positions déjà connues si certains députés se sont déjà prononcés dans les médias ou à l’assemblée et pourquoi pas interpeller votre député par courriel, via les médias sociaux ou la prochaine fois que vous le croisez !

Vous êtes né au Québec? Voici combien ça vaut…

Comme le fameux investisseur Warren Buffet a dit, être né dans un pays développé avec un système de droit, des infrastructures et l’accès à des écoles est un avantage important dans la vie. Mais, les avantages ne sont pas également partagés parmi les membres de la société. Même si vous êtes né au Québec votre situation à la naissance peut varier beaucoup, si vous êtes né dans une famille aisée, dans une communauté autochtone ou dans une famille immigrante – votre accès à la richesse commune de la société québécoise n’est pas bien partagé. En principe, la richesse commune qui a été bâtie par les générations précédentes devrait être partagée équitablement parmi tous les nouveaux citoyens. Bien sûr, ce n’est pas le cas et ne le sera possiblement jamais. Mais, nous croyons qu’on devrait tenter de se rapprocher d’une société où tous les citoyens et citoyennes partent d’un pied d’égalité. Un moyen de faire cela est d’instaurer un revenu de base qui serait financé via un retour sur notre richesse collective. La question revient à déterminer quelle valeur on accorde à notre richesse collective. La richesse collective de la société est composée de nombreux éléments tels que notre infrastructure physique, notre système de droit, notre système de santé, notre système d’éducation, les sociétés d’État, les ressources naturelles, les droits de diffusion de télécommunications et bien d’autres choses qu’on tient pour acquises tous les jours  – bref, c’est le capital public de la société. D’une certaine manière nous avons déjà établi la valeur de notre richesse collective via nos programmes d’investisseurs étrangers. D’une manière assez directe, on vend des résidences permanentes à des étrangers et cette résidence permanente permet par la suite d’obtenir la citoyenneté pour soi-même et pour sa famille. Par exemple, aux États-Unis, on peut se procurer un visa EB-5 pour 1 million de dollars d’investissement. Au Québec, on peut prêter $800,000 pendant cinq ans à Investissement Québec et obtenir la résidence permanente. Si on prend un retour moyen sur le capital de la Caisse du dépôt du Québec, soit environ 7%, cela veut dire qu’on vend la résidence permanente à environ 7% de $800,000 par an multiplié par 5 ans, donc $322,041. Si on plaçait ce $322,041 pour chaque adulte au Québec à partir de l’âge de 18 ans et qu’on lui versait les intérêts (7%) de ce placement, cette personne aurait un revenu de base mensuel de $1,880 ! C’est donc la valeur que notre gouvernement et notre société ont décidé d’allouer à la richesse collective de notre société, puisque c’est le montant auquel on vend le droit d’en devenir membre. http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/en/immigrate-settle/businesspeople/applying-business-immigrant/three-programs/investors/index.html https://www.uscis.gov/working-united-states/permanent-workers/employment-based-immigration-fifth-preference-eb-5/eb-5-investors

Donner à tous, même aux riches? Pas question!

Parmi les objections qui sont fréquemment invoquées pour s’opposer au revenu de base, celle qui affirme qu’il est injuste de donner aux personnes qui sont déjà bien nanties revient souvent. Cette objection remet donc en cause l’universalité du revenu de base, c’est-à-dire le fait que tout le monde y ait droit. Ce texte entend présenter quelques arguments pour répondre à cette objection. Avant tout, il est important de distinguer un versement ex ante d’un transfert ex post. Le revenu de base est ex ante. Il tend à égaliser tout le monde sur la ligne de départ, avant le phénomène économique. Un transfert qui vise exclusivement les moins nantis est ex post. Il tend à égaliser tout le monde sur la ligne d’arrivée. Pour la plupart des partisan/e/s du revenu de base, c’est l’impôt progressif qui fait ce travail ex post et qui va récupérer le trop. L’alternative “ex post” au revenu de base, c’est l’impôt négatif proposé par Milton Friedman (1980). Ce système fixe un point d’imposition où une personne ne paie et ne reçoit pas d’impôts, tandis que celles qui se trouvent au-delà de ce point doivent en payer et celles qui se retrouvent en-deçà en reçoivent. Par exemple, une personne déclarant 0 $ de revenus à l’impôt recevrait 15 000 $; une autre déclarant 25 000 $ recevrait 3 000 $; une autre déclarant 40 000 $ ne paie pas et ne reçoit pas d’impôts; une autre déclarant 60 000 $ paierait 7 500 $; une autre déclarant 100 000 $ paierait 30 000 $; et ainsi de suite. La raison pour laquelle plusieurs préfèrent le revenu de base à l’impôt négatif, c’est justement parce qu’il est ex ante. Sous un régime d’impôt négatif, la personne qui a déclaré 0 $ de revenu a dû vivre 12 mois sans un sous. Ce n’est que lors de l’année suivante, après avoir fait sa déclaration d’impôts, qu’elle obtient les 15 000 $ dont elle avait besoin l’année précédente. Et, lorsqu’elle touche son dû, si elle occupe un travail rémunéré, le versement décalé du programme de sécurité du revenu arrive tout simplement trop tard pour jouer son rôle. Un revenu de base fait l’inverse. Il donne à chaque mois une partie du montant et, si la personne devient riche, l’impôt progressif devrait récupérer ce qui est perçu en trop. Il y a une autre alternative au revenu de base, mais qui n’en est pas vraiment une. Elle consiste à maintenir le régime en place avec des programmes ciblés. Ces programmes exigent beaucoup des prestataires. Ils doivent passer plusieurs heures par semaine à remplir des documents justificatifs pour tout et rien. Ces contrôles sont exigeants et très coûteux, tant sur le plan psychologique pour le prestataire que sur le plan économique pour la société. Le revenu de base permettrait d’éviter plusieurs, sinon l’ensemble de ces difficultés. En plus, il mettrait un terme à la stigmatisation des bénéficiaires qui sont plus souvent qu’autrement perçu/e/s comme des privilégié/e/s de la société, alors qu’il n’en est rien. Évidemment, ce court texte ne permet pas de couvrir entièrement le sujet, ce pourquoi vous êtes invité/e/s à poursuivre la discussion ici, avec nous, ou sur les réseaux sociaux.