Daniel Häni

«Pour le zèle et l’obéissance, il y a des machines» Daniel Häni

En Suisse comme partout, la crise sanitaire ramène le revenu de base au coeur de l’actualité.
swissinfo.ch y trouve l’occasion d’interviewer l’entrepreneur bâlois Daniel Häni. L’un des plus grands promoteurs du référendum suisse sur le revenu de base de 2016, il y débusque quelques-uns des mythes sur le sujet.

Sur les sales boulots:

swissinfo.ch: Lors du vote de 2016, ne pensez-vous pas que de nombreux citoyens se sont demandé qui nettoierait encore les toilettes avec un revenu de base inconditionnel?
Daniel Häni: Cette question permet de comprendre beaucoup de choses. Cela implique l’attitude suivante: si nous voulons que les toilettes soient propres, nous devons rendre les gens existentiellement dépendants de ce travail pour qu’ils le fassent. Nous ne l’appelons pas «sale boulot» simplement parce qu’il s’agit de nettoyer la saleté. La peur existentielle rend les gens manipulables, dociles. Ceux qui ont de l’argent peuvent se débarrasser de ceux qui n’en ont pas. Mais cela ne fonctionne que si l’existence de base n’est pas assurée. Avec un revenu inconditionnel, personne ne pourrait être forcé de faire quoi que ce soit par peur existentielle.

Sur l’oisiveté:

swissinfo.ch: Le revenu de base inconditionnel ne promeut-il pas l’idée que «l’oisiveté est la mère de tous les vices»?
D. H.: Le RBI conduit à plus de volontariat dans le travail et favorise l’autodétermination et la volonté de créer. Qui ne doit pas, peut!

Lire en entier ici.

Acadie Nouvelle

Le quotidien Acadie Nouvelle a publié quelques articles sur le revenu de base, au cours de la dernière année. Ici, il nous offre son article le plus substantiel sur le sujet.

On y fait d’abord un bon court historique du sujet. Puis les choses étant bien posées, on y ajoute une entrevue d’un grand intérêt avec François Blais, professeur à l’Université Laval et ex-ministre des Affaires sociales du Québec, à qui l’on doit le Programme de revenu de base instauré en 2018 pour les personnes ayant des «contraintes sévères à l’emploi». Un tout petit pas en direction vers un revenu de base universel, mais un grand pas pour ceux qui en bénéficieront. (Le futur est important ici: l’implantation de ce programme s’étire sur plusieurs années; ce que n’ont pas manqué de déplorer ces mêmes personnes.)

Extraits de l’entrevue:

À lire en entier!

Question d’intérêt

Ce balado de Gérald Fillion (RDI économie) consacré au revenu de base est à compter parmi les couvertures médiatiques les plus intéressantes, sérieuses et de qualité que l’on ait eues en ces temps de virus…

Gérald Fillion y reçoit les universitaires Geneviève Tellier (U. Ottawa) et François Blais (U. Laval), ce dernier ex-ministre. On peut ne pas être d’accord avec leurs prises de position, mais grâce aux questions très justes de Fillion, ils décrivent posément l’état de la question, et son futur probable.

Bonne écoute!

Urgence et revenu de base

La pandémie que nous subissons actuellement donne à réfléchir, c’est le moins que l’on puisse dire; entre autres sujet de réflexion, il y a le rôle que pourrait y jouer un revenu universel, temporaire ou non, afin de diminuer les difficultés que toute urgence nous fait connaître.

L’Institut Brookings a publié récemment un article de Ugo Gentilini qui soutient que dans la lutte contre COVID-19, il pourrait bien y avoir un rôle pour un revenu de base universel unique, mais qu’une délibération minutieuse est nécessaire pour établir si c’est la meilleure réponse politique.

Il fait cinq propositions d’utilisation d’un tel revenu pour lutter contre une pandémie. Selon lui, les expériences précédentes d’interventions permettent de tirer cinq leçons. Elles concernent:
– les risques d’inflation,
– les tensions sur les systèmes de distribution,
– la communication,
– la synchronisation avec d’autres filets de sécurité
– et l’utilisation de crises temporaires pour apporter des changements permanents.

Pour en savoir plus, lire l’article.