Le Premier Ministre du Québec demande au Ministre Blais de poursuivre ses recherches sur le revenu de base

Toute l’équipe de Revenu de base Québec est ravie de constater que le premier ministre du Québec, M. Philipe Couillard, a publiquement demandé au ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, M. François Blais de se diriger vers un revenu minimum garanti pour le Québec!
“Le ministre François Blais se penchera sur l’amélioration de nos outils de soutien du revenu dans la direction de l’instauration d’un revenu minimum garanti, domaine dans lequel il possède une grande expertise.” Lien.

Le revenu universel, un droit moral… avec des bananes

Ce billet est rédigé par Fabien Hammerer.

Un contre argument commun au revenu de base est celui que, pour fonctionner, la société a besoin du travail de chacun et que la garantie d’un versement universel provoquerait son effondrement. Celle-ci serait donc par essence illégitime.

Une des illustrations avancées par les opposants au revenu de base est celle de naufragés sur une île devant exploiter une ressource pour survivre, disons des bananes. Le bien être dans cette société naissante est déterminé par la quantité de bananes récoltées, fruit du travail de ses membres. Travail direct par la cueillette ou indirect par la fabrication de huttes ou préparation des repas. Il serait indécent pour un des naufragés de réclamer des bananes pour sa survie sans lui-même fournir de travail. Lui donner satisfaction conduirait, de fait, à réduire la quantité de bananes allouées aux autres naufragés, conduisant à l’affaiblissement général de la société.

Ce principe simple a longtemps gouverné nos sociétés et les gouverne encore. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » nous dit la Bible. Sauf que notre île n’est plus déserte depuis bien longtemps.

Revenons à nos naufragés. Quelques années ont passé et les voici bien installés. Ils ont aménagé des plantations de bananes, facilitant les récoltes et augmentant les quantités produites. Il y a maintenant plus de bananes disponibles que la population de l’île ne peut consommer. Les premiers naufragés, dont les plus belles années de cueillette ont passé, peuvent profiter de cet excédent pour se reposer et profiter de leur labeur. De même, on décide d’allouer quelques bananes à ceux incapables de travailler. Ce coût en bananes est assuré par le travail de la population en bonne forme.

Passons encore quelques années. Les habitants de l’île ont maintenant des machines, permettant des récoltes d’une efficacité maximale et ne nécessitant que peu de manutention. Des montagnes de bananes s’accumulent tandis que toujours moins de travailleurs sont nécessaires pour les produire. La société de l’île fait alors face à un problème inédit : sa survie n’est plus directement liée au travail de ses membres. Il y a bien assez de bananes pour nourrir tout le monde, hommes, femmes, enfants de tous âges et de toutes capacités.

Le problème est maintenant de savoir comment se les répartir le plus justement. Les bananes produites appartiennent-elles uniquement à ceux qui travaillent, dans les plantations ou ailleurs ? Comment nourrir alors ceux dont le travail n’est plus requis ?

C’est ces questions auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Le revenu universel se présente comme une option valable pour la répartition des bananes. Il n’est pas un droit naturel, au même titre que la liberté, mais dans une société d’abondance pour laquelle la force de travail n’est plus un facteur de développement, il devient un droit moral pour garantir à tous sa part minimale de bananes.

L’intellectuel qui naguère se présentait comme gardien de la social-démocratie

Ce vendredi 20 novembre 2015, Jean-François Caron publiait un article dans le Journal de Montréal à propos du Ministre François Blais :
Aujourd’hui ministre de l’Éducation, François Blais était autrefois professeur de philosophie politique à l’Université Laval. Il était alors un chercheur progressiste qui s’était démarqué par la proposition d’un revenu minimum garanti pour tous les citoyens. (Caron, 20 novembre 2015)
Pour compléter, ajoutons les toutes premières lignes du livre que François Blais, l’intellectuel, a consacré à ce sujet :
 
La réflexion sur l’avenir de l’État-providence ne progresse plus. Les propositions qui visent son démantèlement ou qui soutiennent des coupes draconiennes dans la sécurité sociale ont réussi à conditionner l’esprit d’une partie importante et influente de la population. Les intellectuels eux-mêmes, qui naguère se présentaient comme les gardiens de la social-démocratie, se laissent séduire et certains les défendent avec un enthousiasme qui frise l’aveuglement. (Blais, 2001)
 
L’auteur de l’article publié dans le Journal de Montréal vendredi dernier pose alors la question :
 
Comment peut-on expliquer qu’un individu jadis si convaincu et fier de ses idéaux (au point de se commettre publiquement par la publication d’un ouvrage) en soit venu à abdiquer aussi facilement ses principes devant le diktat imposé par le président du Conseil du trésor? (Caron, 20 novembre 2015)
 
Nous posons également la question en plus de celle-ci :
Monsieur Blais est-il de ces intellectuels qui « naguère se présentaient comme les gardiens de la social-démocratie », qui maintenant « se laissent séduire » par les propositions « qui visent le démantèlement » de l’État-providence « ou qui soutiennent des coupes draconiennes dans la sécurité sociale » et qui « les défendent avec un enthousiasme qui frise l’aveuglement »?

Revenu de base à TEDxQuébec

La prochaine grande étape dans l’évolution démocratique de notre société est l’instauration d’un revenu de base. Ce revenu universel et inconditionnel permettra à chaque citoyen de poursuivre ses ambitions et de participer activement dans la vie publique. -Jonathan Brun

Jonathan Brun, cofondateur de Revenu de base Québec, sera conférencier à TEDxQuébec, le 1er décembre 2015, au Théâtre Périscope. Sa présentation expliquera pourquoi nous devrions instaurer un revenu de base au Québec. Voici un bref descriptif de la conférence et vous pouvez vous procurez des billets ici!

Revenu de base dans Nouveau Projet

L’équipe de Revenu de base Québec a publié un court texte dans le plus récent numéro du magazine Nouveau Projet, maintenant disponible en kiosque.
Le marché du travail subit une transformation majeure. L’automatisation du travail et la délocalisation des industries réduisent la quantité et la qualité d’emplois disponibles. Avec ces pertes d’emploi, nos revenus et notre pouvoir d’achat diminuent, rendant la création d’emploi encore plus difficile et les emplois plus précaires. Pour sortir de ce cercle vicieux, il faut penser autrement. Depuis plus de 150 ans, des penseurs, des économistes, des politiciens et des citoyens réclament un revenu de base, aussi appelé allocation universelle ou dividende citoyen. Il s’agit d’un revenu versé inconditionnellement à chaque individu, dont le montant et le financement sont déterminés démocratiquement (…)
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